Samedi 10 janvier 2015 |
Lettre ouverte aux institutions taurines françaises |
Mesdames et messieurs de l’Union des villes taurines françaises (UVTF), de l’Observatoire national des cultures taurines (ONCT), de la Fédération des sociétés taurines de France (FSTF), de tous les clubs taurins français,
La liberté d’expression inscrite dans la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen (26 août 1789) comme une liberté imprescriptible a subi ces derniers jours des attaques à la fois dramatiques et indignes.
Au regard de ladite Déclaration, André Viard, actuel président de l’ONCT, a le droit d’écrire, ce vendredi 9 janvier 2015, sur le compte Twitter de sa revue Tierras Taurinas : « Je ne suis pas Charlie ». De même, personne ne peut nous interdire de penser et d’écrire que le fait d’avoir publié ces mots, ce vendredi 9 janvier 2015, est parfaitement abject, indigne, stupide et lamentable.
Eu égard à la figure médiatique qu’il est et à l’ambition de ce qu’il entend représenter dans le monde de l’Afición au travers de l’ONCT, nous osons écrire qu’André Viard aurait dû s’empêcher cette publication. Sens de la mesure et conscience des responsabilités ne sauraient constituer les qualités premières de ce dernier…
Mesdames et messieurs les maires de l’UVTF, élus de la République, vous qui avez validé et accepté le projet de défense de la tauromachie proposé par André Viard au nom d’une soi-disant unanimité de l’Afición, qu’allez-vous donc échanger désormais avec un citoyen qui ne se sent pas Charlie, non pour d’essentielles raisons philosophiques — qui pourraient s’entendre si elles étaient correctement justifiées —, mais pour le dérisoire argument (dérisoire en ces heures de deuil national) que le journal Charlie hebdo est antitaurin ?
« Charlie es el periódico más violento que ha habido en Francia. Para muestra, su obra anti taurina : Anticorrida.com. Yo no soy Charlie. »
Voici les mots écrits par André Viard ce vendredi 9 janvier 2015. Et voici ceux qui lui servent de réponse à un courrier indigné par son tweet que lui a envoyé un aficionado sur Facebook :
« C’est vous qui ne comprenez rien. Libre à vous de bêler avec le troupeau avec ces “Je suis Charly” ridicules répétés par des gens qui les méprisaient pour leur violence récurrente. Cette violence qui en appelle d’autres mais que l’on voudrait aujourd’hui faire passer pour de la liberté. Or, la liberté est elle aussi de choisir les valeurs auxquelles on adhère : la bêtise méchante revendiquée par ce journal ne fait pas partie des miennes, ni leur islamophobie galopante. Soyez donc indigné, mais pour de bonnes raisons. »
Depuis ce funeste mercredi 7 janvier 2015, afficher ces derniers jours « Je suis Charlie » ne signifie en rien valider la ligne éditoriale du journal satirique. Depuis ce funeste mercredi 7 janvier 2015, « Être Charlie » c’est seulement se sentir un tout petit peu humain.
C’est donc avec ce monsieur, qui ramène bassement à la dérisoire (oui, dérisoire, une fois de plus) question de l’Afición un sujet national (universel ?) et citoyen, fût-il récupéré, fût-il éphémère, que vous, institutions taurines françaises, dont certaines comptent parmi elles des élus, allez continuer d’échanger ? C’est avec ce monsieur que vous allez continuer de dialoguer?
Après « l’affaire Veil », en 2011, — nous nous permettons de vous renvoyer à ce texte : http://camposyruedos2.blogspot.fr/search?q=simone+veil —, qui n’avait pas fait réagir grand monde publiquement parmi vous, mis à part quelques-uns dont les yeux étaient heureusement restés ouverts, jusqu’où faudra-t-il que M. Viard provoque et fasse passer l’Afición pour insensible, voire… indifférente ? Car les antitaurins, c’est déjà le cas d’ailleurs, ne manqueront pas de faire l’amalgame entre ses mots irresponsables et nous, aficionados et citoyens lambda.
Il n’est jamais trop tard pour réagir et démontrer publiquement son courage.
— Campos y Ruedos
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